dimanche 16 septembre 2012

Chronique : "Come Of Age", The Vaccines.


Parmi les groupes britanniques ayant connu un succès fulgurant, les Vaccines sont probablement l'exemple le plus hype de notre époque. Leur premier album, sorti en 2011, portait un titre évocateur: What Did You Expect From The Vaccines? Certains critiques leur ont répondu "more". D'autres ont accroché immédiatement à leur rock indie gentil, un brin décalé, leurs morceaux courts aux rythmes entraînants. Et de singles en singles, voici maintenant que les Vaccines ont gagné en notoriété: leurs titres passent à la radio, les salles qui les accueillent sont de plus en plus grandes, les hordes de groupies se font plus bruyantes encore à chaque concert. Mais la question, juste avant la sortie de leur deuxième galette Come Of Age (septembre 2012), était bien là: les Vaccines n'étaient-ils qu'un de ces (trop nombreux) groupes éphémères du moment, et surtout, seraient-ils capables de renouveler l'exploit d'un disque accrocheur tout en gagnant en qualité ? La réponse est oui.

Come Of Age débute sur No Hope, le premier single extrait de l'album. A priori, mis à part la longueur (!) de la chanson, on se rapproche assez fort du premier album musicalement parlant. Mais c'est ensuite, et tout au long de l'album, que l'on prend conscience du changement du groupe. Jamais la musique des Vaccines n'avait sonné aussi 'sérieuse', dans le sens où l'on ressent, on entend que l'album a été bien mieux réfléchi que le premier. Un album plus mûr donc, mais, et cela a le mérite d'être souligné, qui conserve la fraîcheur du premier et n'est pas alourdi par le nouvel aspect travaillé des chansons. Ainsi, Teenage Icon (second single) est un morceau tout aussi addictif que les singles du premier album. Je mets au défi quiconque ici de l'écouter et de ne pas se surprendre ensuite à chantonner le refrain... Bref, pour les Vaccines, on ne change pas une formule qui marche, on l'améliore.


Et puis, on a les titres de Come Of Age qui étonnent, et ils sont nombreux. Citons Ghost Town qui, avec ses paroles scandées et cette guitare entêtante, est un des meilleurs titres de l'album, tout comme Aftershave Ocean, une douceur pop rock des plus agréables mais qui cache un potentiel devant probablement se révéler en live. Bad Mood est également une petite bombe. L'album en lui-même coule de source, et on ne doit nullement se forcer pour l'écouter, malgré peut-être les petites faiblesses que représentent All In Vain ou Lonely World.

Si les Vaccines n'ont pas pour projet de révolutionner la musique actuelle, ils ont cependant eu l'excellente idée de faire quelque chose de différent que leurs débuts, et surtout, ils ont le don de nous pondre des chansons aux rythmes qui foutent la pêche, des mélodies qui font sourire, danser, qui rentrent dans la tête et qu'on se surprend à écouter de temps en temps, même en n'étant pas fan, juste par plaisir. Et parfois, ça fait du bien de se faire plaisir, donc même si dans le public des Vaccines, il y a pas mal de hipsters et de groupies un peu dingues, même si pour beaucoup, ce groupe c'est un peu trop la hype, je l'avoue, hier j'ai été m'acheter le disque et putain, je n'en ai pas honte du tout.

Come Of Age (Columbia, 2012)

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